Événements Forêt

Projection de la série « Une usine en question », par Télé Millevaches, suivie d’une présentation du recours juridique déposé par les opposants au projet CIBV.

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Lors de l’édition 2017 de la Fête, on avait vu s’affirmer une forte opposition au projet CIBV de construction à Bugeat et Viam d’une usine à « pellets torréfiés » (équivalent du charbon produit à partir de bois vert, destiné aux grandes chaufferies industrielles).

Ce projet d’usine a par la suite suscité de nombreuses actions et prises de positions, que ce soit à travers les activités des opposants et de l’association Non à la Montagne-pellets, ou à travers la création par divers élus d’une « Association de soutien au développement économique de la Haute-Corrèze ». Télé-Millevache a suivi ces différents moments, pour en faire une série de trois courts reportages qui permettent de bien saisir cette problématique.

À 11 h, après la projection, le spécialiste du droit de l’environnement Antoine Gatet présentera le recours juridique déposé par plusieurs associations opposées au projet CIBV.

Ces deux moments seront une bonne occasion de faire le point sur l’avancement du projet, et sur les problèmes qu’il pose.

Projection de plusieurs courts-métrages inédits de François-Xavier Drouet, suivie d’un échange avec le réalisateur.

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François-Xavier Drouet, documentariste habitant dans le sud de la Creuse, enquête depuis plusieurs années sur les problématiques forestières. Il a réalisé en 2017 le documentaire Des bois noirs, où il se concentrait sur la région Limousin, qui a été diffusé sur France 3 en 2017 et projeté à l’occasion de l’édition 2017 de la Fête de la Montagne.

Plus récemment, il a produit un long métrage basé sur une enquête à l’échelle nationale, intitulé Le Temps des forêts, et sorti en salles le 12 septembre dernier (voir la présentation, les dates et la bande-annonce sur https://www.kmbofilms.com/le-temps-des-forets et sur https://www.facebook.com/LeTempsDesForets).

À l’occasion de cette nouvelle édition de la Fête, il nous présentera plusieurs courts-métrages inédits issus de son travail d’enquête, qui pourront donner lieu à une première discussion avec le public.

Forestiers résistants, une série de portraits issus des rushs de mon film Le temps des forêts, (en salles depuis le 12 septembre)en partenariat avec Télémillevaches.
Pascal Menon, bûcheron sensible (16’)
Pascal Menon gère 120 hectare de chênaie dans les Alpes de Haute Provence. D’après les critères des politiques nationales, c’est un peuplement pauvre, tout juste bon à être brulé dans une centrale biomasse. Il y pratique une sylviculture douce et prélève du bois de chauffage en attendant, un jour prochain, d’y récolter du bois d’œuvre.
Rémy Gautier, pour quelques mètres cubes de plus (30’)
Rémy Gautier est gestionnaire forestier indépendant en Creuse. Il raconte son expérience de technicien forestier en coopérative, ou comment la gestion qu’elles pratiquent plus répond plus à l’intérêt des industriels que des propriétaires. Il décrit également les paradoxes de la politique forestière française, qui incite à la mobilisation de bois de qualité médiocre en quantité plutôt qu’à orienter la filière vers la création de produits à haute valeur ajoutée. Il critique enfin la ruée vers le bois-énergie, privilégié au détriment du stockage de carbone.
Jacques Hazera  (30’)
Jacques Hazera fut le premier forestier à adopter la méthode Prosilva dans le massif landais: mélange d’essences, refus de la coupe rase et orientation vers une production de bois de qualité. Dans une région presque exclusivement orienté vers la monuculture intensive du pin maritime, sone exemple fait peur à la filière.

Des nouvelles de la forêt : Table ronde et débat sur les problématiques forestières actuelles et leurs implications.

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Chaque année, la forêt s’invite à la Fête de la Montagne limousine. Elle nous est familière et pourtant, au gré des coupes rases, par endroits, sa disparition soudaine réaffirme sa présence.

En 2017, une place toute particulière lui avait été faite, mêlant présentations thématiques, sortie collective, projection et débats. À l’issue de nos échanges, rendez-vous avait été pris pour 2018 afin de voir comment, grâce aux perspectives que nous avions tenté d’ouvrir, la situation aurait évolué.

Voici donc l’occasion de revenir sur une année de luttes, d’actions, de réflexions… Où en est le projet CIBV ? La ruée vers « l’or vert » en cours sur tout le territoire boisé va-t-elle encore s’accélérer ? Quelles sont les actions concrètes mises en place pour faire évoluer les pratiques forestières ? Qu’implique ce modèle d’exploitation extractiviste pour les habitants de la montagne limousine ? Et ailleurs, ça se passe comment ?

Table ronde et débat sur les problématiques forestières actuelles et leurs implications.

Où en est-on un an après la table ronde organisée en 2017 ? Quelles initiatives ont été prises, lesquelles démarrent tout juste, lesquelles restent encore à créer ? L’opposition à l’usine CIBV n’a-t-elle pas mis en lumière des questions plus vastes, relatives à l’aménagement du territoire ou au pouvoir de décision des habitants ? Comment s’en ressaisir collectivement ?

On peut d’ores et déjà constater qu’un certain nombre d’actions ont été menées, ou ont continué à l’être, depuis l’an dernier : réunions publiques, parution de nombreux documents (textes, audio, vidéo), organisation de rassemblements, prises d’initiatives autonomes, création près d’Argentat d’une association souhaitant « promouvoir une gestion forestière douce pour une production de bois éthique et durable », début de réflexion sur la création d’un groupement d’achat forestier sur la Montagne, travail quotidien d’un collectif de forestiers « pour une sylviculture respectueuse de la forêt et des hommes », tenue des Rencontres de la forêt et du CIBV’estival cet été…

Cette table ronde sera l’occasion de faire le point sur ces actions, et sur celles qu’il reste à mener, tout en prenant un peu de hauteur à partir de trois thèmes principaux :

– Multiplication européenne des projets « biomasse ». L’usine CIBV n’est que la déclinaison locale d’une politique bien plus vaste. L’Union européenne prévoit à l’horizon 2020 de consacrer à la seule « biomasse » autant de bois que la totalité de ce qui a été coupé en Europe en 2013. La centrale de Gardanne prévoit de ponctionner 850 000 tonnes de bois par an, celle de Cordemais prévoit d’assurer sa transition du charbon au bois en en prélevant 1,5 millions de tonnes, et un nouveau projet d’usine à pellets torréfiés à 100 millions d’euros risque de voir le jour dans la Marne… En outre, la Montagne limousine est située dans le territoire d’approvisionnement de ces trois grands projets, alors qu’elle est déjà concernée par trois projets « locaux » du même type (CIBV, Bourganeuf, La Souterraine). Les forêts s’en relèveront-elles ? Et si oui, dans quel état ?

– Réunions d’habitants et pouvoir de décision. Le fait que la quasi-unanimité des élus et des institutions se soient prononcés en faveur de l’usine à pellets, mais aussi la rareté de leurs interventions concrètes pour endiguer le massacre forestier sur le plateau, sont le signe d’une déconnexion très importante de ces « élites » avec toute une partie de la « population » qu’ils sont censés représenter. Comment prendre acte de cet écart ? Ne faut-il pas envisager la constitution de « comités locaux », qui pourraient constituer autant des lieux de vigilance et d’intervention en lien direct avec la question forestière, que des espaces de rencontres et d’élaboration politique collective à l’échelle locale ?

– Grands projets, écologie, économie : de quoi la coupe rase est-elle le nom ? Si l’on se fie à ce que les arbres deviennent après la coupe, il semble clair qu’elle est synonyme de « profit pour les industriels et les financiers ». Entre M. Gaudriot (CIBV) avec ses 7 millions d’euros d’aides publiques, une papeterie régionale pilotée par un ex-administrateur de Goldman Sachs, une scierie ultra-productiviste dirigée par une multinationale à Égletons, et les investissements forestiers de la Caisse des Dépôts et Consignations pressée de toucher ses rentes, la donne semble claire. Les pratiques forestières que nous subissons sont principalement orientées par des recherches de profit à court terme et, contrairement aux discours servis par leurs promoteurs, elles sont aussi loin de « créer des emplois » que d’« assurer la transition écologique ». À moins que le seul « emploi » qui vaille soit celui subordonné à un grand patron, et la seule écologie, celle de la gestion permanente du désastre… Est-ce vraiment le modèle dont nous voulons ? Et si non, comment en sortir ?

Et tout au long de la fête :

Stand d’informations sur la question de l’industrialisation forestière, ses diverses conséquences, son actualité.

Avec l’association Non à la Montagne-pellets et la mise à disposition de plusieurs documents, brochures et informations issus d’autres associations et collectifs (association Adret-Morvan, association ARPENT, association Anor Environnement, collectif Quelques Feuilles, intersyndicale ONF de la Marche