Tous les articles par Christine Jodet

On est là! Le Syndicat de la Montagne Limousine

Campement d’été « avec ou sans gilets » à Lacelle (19) du 19 au 21 Juillet

 pour reprendre souffle et s’organiser sur le territoire.

3 jours de rencontres et d’ateliers pour se ressaisir des derniers mois de lutte « avec ou sans gilet », à travers le Limousin et alentours, pour apprendre à se connaître et préparer les suites. A l’invitation du Syndicat de la Montagne Limousine, des Gilets Jaunes de la Montagne et de celles et ceux de « la 23 » Haute-Corrèze.

Le programme

Depuis quelques années, et tout particulièrement depuis le 17 novembre, les lignes bougent, ce qui paraissait impossible auparavant est devenu pour beaucoup comme une évidence. « Il faudrait qu’on s’y mette tous ensemble », « il faudrait que ça pête », « il faut s’organiser »… il s’est passé quelque chose, rien ne sera plus comme avant, nous sommes nombreux.ses à avoir pris goût à ne plus subir en silence. Des groupes se sont formés partout en France et notamment ici en Limousin. Nous entendons parler les un.es des autres, nous nous sommes croisé.es dans telle manifestation, sur tel blocage, telle occupation, et nous sentons que nous aurions tout à gagner à mieux nous connaître, à coordonner nos efforts.

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Le rythme qu’a pris le mouvement ces derniers mois nous permet difficilement de réfléchir au-delà du prochain samedi, de sortir la tête du guidon de nos luttes spécifiques, de nos projets individuels et collectifs, de tout ce à quoi on tient. Sur les places, dans les assemblées populaires, sur les rond points nous avons trouvé l’amitié et l’agir commun, sur les champs, au capitole et à l’occasion d’autres grands rendez-vous, nous avons fait l’épreuve d’une force qui nous dépasse, mais ici sur les territoires que nous habitons nous sommes encore confrontés à de l’impuissance. Pourtant c’est là que nous sommes, que nous pouvons nous coordonner et que nous pouvons agir : défendre notre hôpital, nos trains, nos forêts, celles et ceux qui ont trouvé refuge parmi nous, notre droit à la terre, à l’eau, à mener une vie digne… (et là aussi qu’on peut serrer quelques cravates).
Nous proposons de prendre ce temps qui nous échappe. Retrouvons-nous cet été, en juillet, sur la commune de Lacelle, en Corrèze, sur la Montagne Limousine, pour trois jours de rencontres, de discussions, pour imaginer et construire ces contre-pouvoirs dont nous avons besoin sur le territoire.

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Nous avons pensé que cette rencontre sur 3 jours pourrait s’organiser à partir de propositions discutées en amont dans les différents groupes du secteur. Lors de la première réunion, à Eymoutiers, qui réunissait des participants au Syndicat d’habitants de la Montagne Limousine et des Gilets Jaunes d’Ussel et de la Montagne nous avons énuméré tout un tas de thèmes possibles à aborder en tentant de partir des thèmes que les un.e.s et les autres ont abordé ou tenté d’aborder dans les derniers mois. Nous avons finalement opté pour une organisation en trois temps qui répondent aux trois enjeux principaux du campement :

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Jour 1 (Vendredi à partir de 10h): « mieux se connaître »

  • ce que nous avons fait, ce que nous avons réussi, ce qui nous a manqué, …
  • groupes de travail autour des problématiques soulevées par les présentations du matin (partage d’expérience et d’analyses, assistance mutuelle…)
  • soirée : présentation des initiatives et des idées des un.e.s et des autres dans tous les coins du limousin (présentation de 5 à 10 minutes photos et vidéos à l’appui).
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Jour 2 (Samedi): axes de travail : ce sur quoi on peut/veut agir sur le territoire…

  • plusieurs discussions plénières et groupes thématiques : coût de la vie, transports, travail, logement, services publics, écologie, eau, forêt, santé, répression, accueil des exilés, solidarités, désobéissance, media, outils…)-  programme complet à venir (en fonction des propositions des unes et des autres).
  • Ateliers pratiques divers : sérigraphie (banderolles, tee-shirts, gilets), théâtre de l’opprimé, street medics, veille juridique…

Samedi en soirée: Grand banquet sous les étoiles et concert puis boum en soutien à la caisse de solidarité.

Jour 3 (Dimanche à partir de 10h): modalités d’actions et de lutte pour les mois qui viennent, rendez-vous communs.

  • Retours de l’assemblée des assemblées Gilets Jaunes de Monceaux les Mines
  • En allant vers le G7 à Biarritz.
  • Comment construire des contre-pouvoirs sur le territoire (où il sera question entre autre de l’hypothèse du Syndicat de la Montagne Limousine)? 
  • Quels points de rencontre entre les différents foyers de lutte en Limousin (hôpitaux, postier.e.s, cheminot.e.s, comités d’habitant.e.s, luttes d’exilé.e.s, Gilets Jaunes…)?
  • Plénière de fin, agenda et déclaration finale vers 15h.

A partir de 17h petit concert et rangement.

Tous les groupes désireux de participer au campement sont invités à se faire connaître et à faire des propositions de contenu (discussion, présentation, ateliers pratiques, repas…) en écrivant à l’adresse suivante (les inscriptions sont vivement recommandées) :

syndicat-montagne@ilico.org

Un pré-programme plus étoffé sera mis en ligne dans les jours qui viennent. Nous aurons le camping de Lacelle à disposition pour les trois jours et des repas seront confectionnés sur place du vendredi midi au dimanche midi. 

Les Gilets Jaunes en tant que mouvement populaire ne sont plus à présenter, celles et ceux qui portent cette invitation se sont retrouvés entre la sortie 23 de l’autoroute A89 et les places d’Eymoutiers ou d’autres villages du Plateau, lors d’une inter-rond-point dans le train entre Ussel et Limoges. Ils et elles ont partagé la nécessité de prendre du temps pour discuter, reprendre des forces et rencontrer d’autres dynamiques locales et nationales (comme l’Assemblée des Assemblées).

Le Syndicat de la Montagne Limousine, de qui émane cette proposition, est le dernier nom que s’est donné un processus de convergence d’habitants des plateaux du limousin qui n’a cessé de s’affirmer depuis des années (notamment lors des Fêtes de la Montagne Limousine et de différentes luttes locales). Dans cette nouvelle phase, entamée il y a maintenant 2 ans, différents collectifs, associations et personnes se sont attelées à construire ensemble un outil pour défendre leur intérêts communs, les intérêts du territoire et de celles et ceux qui y vivent, contre tout ce qui les menace et pour y dessiner un avenir possible et désirable. Son point de départ est cette idée que si beaucoup de choses nous échappent encore, il en est d’autres qui n’attendent que nos énergies conjuguées, ici et maintenant, pour se réaliser, et pour lesquelles nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. 
N’hésitez pas à faire suivre cette invitation à toutes celles et ceux qui pourraient être intéressé.e.s.

Tract à télécharcher ici

2ème rencontre des agriculteurs du territoire

Mardi 5 mars 2019 à partir de 14h

Toujours dans la suite de la Fête de la Montagne Limousine à Lacelle, nous vous invitons à une nouvelle rencontre sur l’acquisition collective du foncier agricole, pour poursuivre la réflexion qui s’est entamée le 22 janvier dernier, liée à l’expérience de la Tontinette d’Ariège . L’idée est d’avancer plus concrètement sur ce qu’il serait à mettre en oeuvre sur la montagne limousine. (voir notes ci-dessous)

Cette rencontre aura lieu au Peu du Tour chez Vincent et Bertane, le Mardi 5 mars 2019 à partir de 14h.Ce sera aussi l’occasion de revenir sur l’idée de créer un réseau d’entraide et de remplacement agricole sur le territoire, qui a été évoqué lors de la première rencontre, et de travailler dessus.

Pour se rendre au Peu du Tour (commune de Gentioux): en partant de Lachaud , prendre la direction Gentioux sur la D8, et au bout de 2 kms environ, un carrefour de pistes, prendre la 2e piste à gauche (celle qui va longer la route). Ou venant de Gentioux, direction Royère-de-V, toujours sur la D8, ce sera au bout de 5kms environ, au carrefour à droite.
Si besoin Tel Bertane: 07 83 40 34 46

à bientôt! pour le groupe, 
Clément

Note : appel à réunion du 22 janvier

Proposition de rencontre avec des membres de la Tontinette d’ariège!
qui souhaitaient mettre en commun de l’argent pour acquérir de la terre
et la mettre à disposition de celles et ceux qui veulent la travailler.
Concrètement cette association a pris la forme d’un Groupement Foncier
qui démarre et poursuit depuis trois ans acquisitions et installations
s’est crée la tontinette, et à quelles difficultés d’accès à la terre
Quel sens à fabriquer de la terre agricole collective, et selon quelles
paysannerie cela vient-il s’adosser?
Quelles sont leurs difficultés, et les questions que cette expérience
Pour fabriquer la tontinette, nous sommes aussi allé.e.s rencontrer
notamment au pays basque. 
Cette rencontre est peut-être l’occasion d’imaginer quelque chose de
l’ordre d’une mise en commun de terres sur le plateau?

Rencontre entre paysans et acteurs de l’agriculture 27 novembre

Première rencontre 27 Novembre à 10h à Nedde (Chez Thivaud)

À l’occasion de la Fête de la Montagne 2018, a émergé l’idée de créer un moment de rencontre régulier entre paysan(ne)s et acteur(trice)s de l’agriculture du Plateau et d’ailleurs. Notre intention était de dépasser le cadre d’une rencontre annuelle où nous discutons à bâtons rompus pour ensuite retourner nous isoler les un(e)s des autres dans nos fermes. Notre proposition initiale est d’ouvrir un espace de rencontre mensuel (en tout cas en hiver) pour avancer ensemble vers la construction du Commun agricole à l’échelle du Plateau.

Nous ne voulons pas voir s’essouffler la dynamique née lors de la Fête de la Montagne. Pour cela, nous vous proposons une 1ère rencontre dès le mardi 27 novembre, à 10h chez Clément (vaches laitières et transformation) à Nedde (lieu dit chez Thivaud).

Le premier objectif est de se rencontrer, créer un espace et un cadre pour prendre un peu de temps de discuter, se connaître les un(e)s les autres… quelque soit la forme de nos pratiques agricoles (installés ou non, …)

Le deuxième objectif est de se réapproprier localement (ou non d’ailleurs) les sujets qui nous préoccupent en décidant et en incarnant des outils concrets (ou en faisant appel à ceux qui existent déjà)

Les thématiques de travail brossées pendant la fête de la montagne sont larges (cf plus loin). Pour pouvoir se concentrer et commencer à élaborer des outils concrets, nous vous proposons d’en retenir une qui correspond à la ferme qui nous accueille pour la prochaine rencontre

le temps de travail, le partage du travail, le travail en commun 

état des lieux de ceux/celles qui ont besoin d’aide, ce qui peut se partager, comment, ceux qui peuvent aider/remplacer, … à travers les témoignages de chacun(e) nous essaierons de brosser toutes les pistes (du service de remplacement à la banque d’entraide locale, entre agriculteurs ou avec d’autres habitants, …)

Le format proposé pour cette première est :

– rdv 10h, visite de la ferme,

– 11h-13h discussions sur le sujet, répartition du travail à faire et des suites à donner sur ce sujet.

– 13h-14h repas puis conclusion et choix d’un prochain sujet lié au prochain lieu d’accueil.

Chaque rencontre devrait se terminer par une discussion collective sur le prochain ordre du jour. À l’issue de cette discussion, un petit groupe devrait être désigné pour rédiger le compte-rendu de la présente rencontre et l’ordre du jour de la prochaine.

Il n’est pas nécessaire que tout le monde soit disponible à chaque rencontre. Il suffit qu’il y ait une bonne continuité dans les débats et la construction commune. Pour y parvenir, il sera nécessaire d’avoir de la qualité dans les ordres du jour et les comptes rendus (suffisamment complets, clairs et accessibles).

à très bientôt !

Rappel des thématiques soulevées lors de la fête de la Montagne :

1) Filière et autonomie alimentaire

1A) Trouver les moyens d’augmenter l’autonomie alimentaire des habitants et des structures locales (cantines scolaires, maisons de retraites, restaurants…) du Plateau de Millevaches. Doit-on construire un outil permettant à la fois de répertorier et distribuer les productions locales mais aussi de se projeter vers d’autres territoires afin de s’y approvisionner ?

1B) Développer des filières pour les productions du Plateau qui en ont besoin (viande, PPAM ?). On pourrait imaginer un modèle de filière qui, par sa nature autogestionnaire, permettrait de construire une coopération entre producteur(trice)s plutôt qu’une concurrence. On pourrait interroger le caractère hybride d’une telle filière : parce qu’elle accueille des productions professionnelles et vivrières mais aussi parce qu’elle pourrait proposer des solutions en filière courte (en relation avec l’outil proposé en 1A) et en filière longue (les paysan(nes) construisent ensembles des solutions de commercialisation en dehors du Plateau).

2) Fermes vivantes et travail en commun

2A) Acquisition du foncier

Comment et sur quelle base juridique acquérir et transformer du foncier agricole en Commun agricole ?

Doit-on construire un outil de veille foncière locale pour alimenter ce Commun ?

2B) Construire des fermes vivantes

Pour ce qui est d’une installation dans les normes avec parcours professionnel et DJA, il ne sert à rien de réinventer l’eau chaude. L’ADEAR fait bien ce travail. Il s’agirait d’envisager ici les installations hors normes et les installations hybrides (à la fois dans et hors des normes, si la chose est possible) à partir d’exemples concrets et connaissances juridiques.

3B) Le travail en commun

Développons notre imaginaire sur les moyens à notre disposition pour travailler ensemble et résoudre les conflits quand ils se présentent. On peut partir d’exemples concrets et s’interroger sur l’opportunité de construire des outils spécifiques (CUMA, groupe d’entraide…).

4B) Un réseau partagé entre pro & vivrier

Comment permettre aux non-installés de participer aux formations professionnelles alors que les cordons de la bourseVivéa se ferment.

Comment et pourquoi mettre en place un réseau d’échange entre pro et vivrier (échange de semences, de reproducteurs, d’infos…).

Télécharger l’annonce : Rencontre entre paysans le 27nov2018

Venez participer à l’installation agricole sur le plateau à la Fête de la Montagne 2018 !

 

La dynamique d’installation en agriculture n’est pas toujours simple : difficulté d’accès et coût du foncier quand on est « hors cadre », difficulté à trouver le(les) associé(e)s qui correspond(ent) à notre ferme, difficulté à transmettre sa ferme, ses savoirs-faire…

Si le métier d’agriculteur(trice) fait parfois rêver pour sa proximité avec le monde du vivant, les rythmes, il est aussi perçu comme une vie de labeur peu rémunératrice et donc peu attractive. La plupart des agriculteur(trice)s travaillent seul(e)s même si les outils de mutualisation des moyens, du travail et l’entraide leur permet de coopérer.

Avec un petit groupe de paysan(ne) et individu(e)s qui veulent agir pour l’agriculture sur le plateau, nous tenterons de soulever les problématiques de chacun(e) et surtout d’apporter des réponses concrètes : plate forme d’échange, réseau de parrainage, création d’outils de mutualisation paysanne, groupe de soutien administratif, foncière d’achat de terres agricoles, … tout est permis !

Aux agricult(rice)s, jeunes, vieux, néo ou ancrés,

Aux personnes qui se demandent simplement ce qu’ils mettent dans leur assiette ou à quoi le territoire ressemblerait sans agriculture,

Rejoignez nous à la fête de la Montagne le 29 septembre 2018 à partir de 10h à Lacelle

Contact si vous voulez participer à préparation en amont (Clément 0625074191, Hélène 0621112964)
Appel provenant de l’équipe d’organisation de la Fête de la Montagne, le Modef local et quelques individu(e)s.
La trame prévisionnelle
– 10h-12h : tour de table des participant(e)s en grand (ou petits) groupes (si on est trop nombreux) pour soulever les problématiques de chacun(e) par rapport à cela (que chacun(e) puisse dire où il en est, ce dont il aurait besoin par rapport à un moment comme cela)
-14h-15h30 : petits ateliers par thèmes avec comme objectif de proposer des outils concrets ou des positions pour l’avenir :
groupe accès au foncier (réfléchir à une foncière d’achat collectif, un groupe qui pourrait travailler sur les modèles juridiques de gestion de terres communes…)
groupe travail association/transmission : trouver des associé(e)s, partager la travail, transmettre, … (monter une plate forme d’échange de besoins/offre, organiser des cafés installation, …)
groupe solidarité/difficultés : problématique de l’administration, réponses face aux normes, galères financières, … (créer un groupe de soutien juridique, comptable, administratif, …)
groupe coopération (matériel, commercialisation) : revitaliser des CUMA, penser des investissements ensemble, des filières ensemble (débouchés viande, sarrasin, …)
– 15h30 -16h : synthèse des groupes et suites pour l’avenir : qui veut bien se lancer sur quoi.

Qui sommes nous ?

Une manifestation qui vise à rassembler le plus grand nombre possible d’acteurs du territoire autour des grands enjeux du moment.

La Fête de la montagne limousine a été (re)lancée en 2015 par des habitants de Creuse, Corrèze et Haute-Vienne qui avaient envie de retrouver l’esprit de la Fête des Plateaux organisée dans les années 80 et qui permettait de mettre en valeur tout ce qui se fait, se crée, s’invente sur ce territoire. Elle est aussi pensée depuis l’origine comme un moment de rencontre entre différentes populations (enfants, jeunes et vieux, nés ici, arrivés depuis longtemps ou plus récemment…) qui n’ont pas toujours ou pas souvent l’occasion de se croiser.

voir article sur Les Plateaux Limousins

Ouverte à tous les habitants ou sympathisants du territoire, c’est une fête gratuite avec des concerts, un marché de producteurs, des stands de présentation du savoir faire local, des animations, des débats, des films, des buvettes et mille et une occasions de rencontres. C’est le lieu idéal pour que se parlent, débattent, s’amusent et réfléchissent ensemble les habitants et habitantes de la Montagne.

Chaque année le programme est  élaboré par les habitants eux-mêmes et non par un comité de sélection. Il n’est pas  le résultat d’un démarchage des organisateurs (qui sont rarement les mêmes d’une année à l’autre)  auprès de telle ou telle association, de tel ou tel intervenant jugé plus intéressant(e) qu’un autre. Le programme de cette fête se construit sur le principe inverse : toutes celles et ceux qui ont voulu proposer de partager un peu de ce qu’ils font, un peu de ce à quoi ils réfléchissent y ont trouvé leur place.

Proclamer, comme sur le site internet de la fête, « Nous sommes le territoire », cela signifie que ce sont avant tout les habitants, tous les habitants de ce territoire, qui le font vivre, avec leurs idées et leurs capacités à imaginer une vie politique, sociale et culturelle qui leur ressemble.

Aussi, le relatif éclectisme du programme de chaque année est « relatif » car si on regarde de plus près, on voit bien que quelques préoccupations majeures s’y expriment, à partir de points de vue différents. Nous espérons que cette fête sera aussi l’occasion de régler quelques malentendus et de déjouer les clichés sur ce qui se vit au quotidien sur la montagne limousine.

La Fête de la Montagne Limousine est indépendante de toute subvention, et ne peut avoir lieu que grâce à la participation de toutes et tous. Ses ressources reposent uniquement sur les buvettes et les 3 repas vendus au profit de la fête. Les contributions volontaires, les tarifs à « prix libre » ou « négocié», sont des manières de défendre un esprit de partage et une volonté d’être accessible à tous.

Le sens de l’engagement dans cette fête consiste à partager son savoir, sa parole, son activité, sa passion gratuitement. Sans subventions ni mécénat,  les seules ressources pour fournir l’infrastructure viennent de la générosité des participants ainsi que  les buvettes et les repas organisés par l’association. L’association ne peut rémunérer les intervenants. Nous souhaitons que les spectacles, concerts, activités et ventes soient de provenance locale.

Pour que la Montagne marche de son propre pas…

CR du groupe Chabat’z d’Entrar

 

Plénière du 25 juin : En plus du présent groupe de travail , une réunion à déjà eu lieu depuis la dernière plénière afin de travailler plus précisément sur le thème de l’accueil sur le plateau, y ont été discuté des questions de fond et de forme. De ces deux réunions en sont ressorties les idées suivantes :

 

-L’espace serait pensé comme un lieu de convivialité, une sorte de salon extérieur avec canapés, tables basses ,vinyle café, panneaux, stands de nourriture tenus par les migrants et asso soutien aux migrants et espace documentation.

Il se veut lieu de rencontre, d’information et de débat, pas de conférence à proprement parlé mais plutôt des interventions de moyenne à courte durée qui amènent à discussion

Il sera à l’endroit où était la fontaine dans le parc (pas très éloigné du mur de la mort)

 

Pour la partie documentaire, nous souhaitons amener les nouveaux arrivants à se situer, cela à travers :

Un sous espace « Qui sommes nous ?» dans le quelles ils trouveront : cartographie, données statistiques, articles , études sur la question des nouveaux arrivants sur notre territoire (migrant ou non) 

Un petit guide de survie à l’usage des nouveaux arrivants sera édité spécialement pour la fête de la montagne, il référencerai des lieux, des associations, des réseaux qui les guideront vers une participation active à la vie sur le plateau . Il pourra être complété par d’éventuelles propositions faites durant la fête de la montagne.

 

Un sous espace « Vers ou allons nous ? » sera quand à lui consacré à présenter des initiatives de :

-nouveaux arrivants permettant de donner une constellation de possibles aux autres N.A mais aussi aux autochtones . Établir une relation de personne à personne avec des « personnes rescources » qui pourraient prêter attention aux NA ou à ceux qui semblent isolés (lors de rassemblements, réunions, fêtes etc…) car il est plus facile d aller vers un groupe ou une asso en y étant accompagné.

-associations plus ancrés qui ont la volonté d’accueillir et de partager leurs projets avec des nouveaux arrivants et qui informeront, via cet espace, sur leurs activités et les possibilités de les rejoindre

 

Ces questionnements sont aussi une passerelle vers un autre espace de la fête de la montagne, qui lui, donne une réponse commune à ces deux questions : « Nous sommes le territoire ! »

 

 

Pour ce qui est des interventions/discussions prévues dans au sein de Chabatz d’Entrar voici les thèmes proposés jusqu’ici :

-Bilan de Fil en Réseau sur leurs années de pratique associative tournée vers l’accueil de nouveaux arrivants

-Témoignages croisés de nouveaux arrivants et d’élus ( maire de faux par exemple ) sur l’accueil

-Comment décloisonner pour mieux accueillir ?

-L’accueil des migrants, l’affaire de tous !

-L’accueil des migrants dans le sens loger, donner de l’emploi : notions juridiques de base pour toute personne voulant accueillir.

-Et toi comment tu t’en sors ?(discussion autour de l’emploi et ses alternatives )

MarianneEvans  <mariannevans@hotmail.fr>

 

Pour que la Montagne marche de son propre pas…

Voilà maintenant des années que de « sauvegarde des traditions », en « accueil de nouvelles populations », sur « le Plateau » ou sur « la Montagne », selon qui veut bien les nommer, s’est tissé un imaginaire bigarré autour de ce territoire sans limites précises. On parle du « Plateau de Millevaches », de la « Montagne limousine », de certains de ses bourgs, de ses habitants, dans la France entière et même bien au-delà des frontières. Bastion de paysans rouges et d’antimilitaristes, terres de prédilection des Francs Tireurs et Partisans et du Colonel Guingouin, refuge de nombreux juifs et anti-fascistes espagnols en 39-45, des réfractaires à la guerre d’Algérie, écrin de l’ « étoile des Monédières », terre à moutons et à bruyères, paradis du broutard et du Douglas, pays d’accueil d’expériences de coopération sociale, de collectifs de vie, de « porteurs de projets » hors normes mai aussi de coureurs des bois et de chasseurs de truites entre autres « terroristes de proximité ».
Personne ne peut aujourd’hui dénier que ce territoire, par quelque angle qu’on le prenne, a son rythme et ses manières singulières, qu’il n’est le satellite de rien ni de personne, qu’il se fiche des « aires métropolitaines » chères aux aménageurs. Et que tout cela s’est fait en tricotant d’un côté à l’autre des « frontières » administratives départementales… en passant par les pistes…

Aujourd’hui encore, alors même que tout le monde ressasse jusqu’à la nausée l’ « attachement au territoire », les appellations d’origine, les « marques territoriales », on s’évertue à ne donner aucune forme de levier institutionnel à ce pays que l’on veut maintenir périphérique, marginal, dépendant de soit-disant « bassins de vie » qui n’en sont pas. On ne lui laisse aucune chance.
Qu’à cela ne tienne ! Ce qui s’est fait ici déjà s’est fait sans l’aide de personne, à nous aujourd’hui de penser les prochaines étapes. Les « Fêtes du Plateau » au Villard dans les années 1980 avaient un temps été le symbole d’un nouvel élan, elles ont eu et ont encore beaucoup de prolongations : communauté de communes du Plateau de Gentioux, Réseau d’acteurs de la Montagne Limousine, Télé Millevaches, IPNS, le PNR lui même à sa façon, différentes vagues d’installations nouvelles jusqu’à aujourd’hui, amenant chacune leurs propres textures, leurs propres couleurs que nous ne pouvons détailler ici.
La réforme territoriale et la Loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) viennent de passer sur nos montagnes et nous voici rattachés à la Métropole de Bordeaux, dans un territoire qui va d’ici jusqu’au Pays Basque.
On brasse et re-brasse les compositions intercommunales pour obtenir le juste poids d’habitants au kilomètre carré. La logique comptable est à son comble. Les élus sortent les calculettes et scrutent les recompositions de la carte administrative et fiscale. On y va, on n’y va pas ? Et les ordures alors ? On va payer plus cher ?
Et si nous faisions un autre pari ? Que la morphologie de la Montagne, ses bourgs et ses villages épars, sa structure « urbaine » en constellations dénuées de centre soit une chance et non un handicap, que des petites communes rurales et des espaces de coopération intercommunaux de petite taille, sans hégémonie, soient de vrais espaces propices à la discussion, au débat, à la décision et donc à une action intelligente pour ce territoire et ses habitants. Tout aujourd’hui nous pousse, aux prétextes usurpés de la modernité et de l’ « ouverture », à nous détourner de ce chemin : la nouvelle structuration en « pays », la professionnalisation des communautés de communes que les futures fusions vont encore accentuer, la centralisation accrue des institutions, la reproduction des familles politiques installées que ces réformes renforcent encore… Plutôt que de laisser venir ces changements en spectateurs, saisissons l’occasion de discuter de ce que nous, ici, nous voulons.

Il y a de multiples façons de ne pas se laisser déprendre des questions qui façonnent la vie commune. Mettre ces questions au centre des places, réfléchir ensemble à la vie que nous voulons, à nos moyens d’agir, à comment accueillir de nouveaux habitants, sont les paris qui s’offrent à nous.
Depuis ce point tout est possible.

Clap’sabot, un habitant de la Montagne